Du bruit
dans le paysage 1/3
Avril 2018
École nationale supérieure
d’architecture de Nantes
Bruno Élisabeth est photographe et enseignant-chercheur à l'Université de Rennes 2. Il définit ses sujets de travail comme, « en apparence banals et quotidiens, liés aux loisirs populaires et au tourisme de masse autant qu'à certaines évolutions sociales et économiques du grand ouest de la France, ayant des répercussions sensibles sur le territoire ». Il s'est en effet intéressé aux activités et aux rapports à l'espace de personnages aussi différents que des agents de voirie (La Ronde, 2012) et des camping-caristes (Le choix de ceux qui ont tout compris, 2009) mais aussi à des théâtres de résistance, ces lieux traversés par des actions discutées sur le territoire (Absence d'installation classée sur le site, 2012) tandis que dans une autre série, le photographe cherche à identifier les traces des acteurs, installations des uns, manifestations graphiques des autre (Très haute tension, 2010-2014). Dans un projet au long cours mené depuis 2009 et exposé en 2017 (La route de la Voie de la Liberté), il s'est intéressé à ce monument linéaire dans sa partie normande et bretonne, jalonné des bornes kilométriques, mais aujourd'hui décontextualisé et soumis aux conflits d'usage.
Si le sens est train de s'affadir, de disparaître, de n'exister qu'au travers de souvenirs fragiles, de stéréotypes mémoriaux, le travail photographique de Bruno Élisabeth remplit cette fonction sociale d'en être le témoin pour nous inciter à repenser les liens avec notre histoire, non pas seulement dans les grands récits qui volent au-dessus de nos têtes, mais dans la présence quotidienne de ce passé, dans ses empreintes qui nous entourent et qui ne sont pas de simples objets déposés dans le paysage.
Si le sens est train de s'affadir, de disparaître, de n'exister qu'au travers de souvenirs fragiles, de stéréotypes mémoriaux, le travail photographique de Bruno Élisabeth remplit cette fonction sociale d'en être le témoin pour nous inciter à repenser les liens avec notre histoire, non pas seulement dans les grands récits qui volent au-dessus de nos têtes, mais dans la présence quotidienne de ce passé, dans ses empreintes qui nous entourent et qui ne sont pas de simples objets déposés dans le paysage.